La tour et la première vitrine 
        de restaurant    
          
        
        
         
      C’est mon premier jour à Kyoto, tout est nouveau 
        pour moi.  
        
      L’arrivée en avion à Osaka 
        était comme une plongée dans une estampe, avec les quantités d’îles noires 
        très découpées et un temps légèrement brumeux.  
      Là j’ai vu que j’avais définitivement 
        changé de paysage. 
      J’ai beaucoup apprécié le 
        trajet en autocar depuis l’aéroport, le port était magnifique vu de loin 
        avec ces immenses grues, entrepôts, bateaux. Dans les faubourgs la mode 
        est aux maisons assez petites avec des toits en tuiles vernissées de bleu, 
        aux coins finement relevés. 
         
      Aux balcons des maisons 
        locatives, on a mis à aérer quantité de gros futons. 
         
      Je suis au Japon. 
         
      Après les formalités à l’hôtel, 
        et puisque c’est mon premier jour, je vais aller modestement à l’aventure 
        à pied, histoire de ne pas me perdre, et de pouvoir m’imprégner lentement  
        de l’ambiance de cette nouvelle ville. 
         
      Mes pas me conduisent à 
        la gare, qui est un monde en soi. 
         
      Je suis dans les heures creuses et hors de grande 
        circulation piétonnière, mais ma première surprise est que le sol est 
        balisé de grandes lignes jaunes et que je suis censée « rouler » d’un certain côté. 
        Les plafonds sont assez bas, mais on ne se sent pas oppressé, parce que 
        le paysage sonore est très présent. Il y a sans arrêt des bruits, des 
        annonces de trains probablement, des sonneries, toutes ces voix surgissant 
        on ne sait d’où font qu’on se sent très entouré, même si pour le moment, 
        il y a relativement peu de monde. Les gens marchent rapidement, et on 
        suit le mouvement. 
         
      Je monte un escalier, et 
        une hôtesse en habit pastel m’accueille et me montre par gestes comment 
        prendre mon billet à l’automate. Elle est extrêmement souriante. 
         
      On appelle l’ascenseur, 
        et me voilà au sommet de la tour de Kyoto, devant moi j’ai la ville entière. 
        Entourée de collines, encore vertes pour l’instant, elle mélange les maisons 
        en bois et celles en béton. De temps en temps surgit un temple en bois, 
        très ancien et donc tout noir. 
         
      Vues d’en haut, les ruelles 
        entre les maisons ont l’air serrées, un vrai labyrinthe. Pour m’y aventurer, 
        je suivrai les conseils et participerai au tour guidé à pied.