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Le jardin botanique et la
soupe aux nouilles
Ce matin, j’ai pris le métro,
c’était très facile. (Je n’étais quand même pas peu fière d’avoir réussi
à prendre mon billet à un automate bilingue anglais –japonais ; plus
tard dans mon séjour, je constaterai même qu’il accepte volontiers toute la
petite monnaie, et comme il semble plutôt destiné aux touristes,
j’emploierai toujours le même). J’aime ce moyen de transport.
Et c’est bien la première fois que je prends un métro qui sent la lessive.
Les sièges sont propres et pelucheux. Les gens très polis, habillés assez
strictement. Ce que je retiens surtout comme publicité, ce sont les nombreuses
annonces de boutiques vendant des robes de mariées à l’occidentale, c’est-à-dire
blanches et avec fanfreluches. A l’extérieur, tout est
tellement ordonné, il y a des lignes jaunes où attendre et faire la queue pour
entrer, et il ne viendrait à l’idée de personne de faire autrement.
Arrivée au jardin botanique, je
vais le visiter, c’est très calme, comme on peut s’attendre d’une
exposition de plantes. Je suis un peu tôt dans la saison pour admirer les
chrysanthèmes dans toute leur splendeur. Chez nous, ils ont mauvaise presse,
malgré leurs belles couleurs, au Japon, c’est la fleur impériale par
excellence, à ce que j’ai compris. Extrêmement choyés, ils disposent d’un
logement particulier : une sorte d’agencement de tiges de bambous avec un
toit de toile. Pour l’instant, ils commencent à s’ouvrir. On
a préparé sous chaque fleur, accroché à la tige, un fil de fer de la
bonne couleur (jaune, rose, mauve) enroulé en sorte de collerette. Les fleurs domestiquées et aimées. A midi, dîner à la buvette. Il
y a quelques tables et en dur une sorte de cuisine très propre où s’activent
deux dames à bonnet blanc. Il fait assez frais, j’ai faim et ne sais pas du
tout que commander. A une table, une cliente mange une soupe de nouilles et je
commande la même chose. J’ai de la peine à les manger, ces toutes grosses pâtes
blanches très cuites, moi qui aime les spaghettis al dente. Par contre, le
bouillon est délicieux, bouillant et salé, pas du tout gras, avec un léger goût
de poisson. Les guides disent qu’au Japon la nourriture est souvent tiède,
alors je pense que je n’ai pas mangé dans les mêmes restaurants, parce que
j’ai toujours eu des repas chauds. A défaut d’avoir beaucoup dîné, en tout cas je n’aurai plus soif, j’avais un verre d’eau avec glaçons et le café pour finir était parfait. Je sors de table avec une impression qui se renouvellera souvent lors de mon voyage : on a bien mangé, mais en tout cas pas trop. |