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Ohara
et les marrons
Je suis en bus, en route pour
Ohara. C’est un but d’excursion
très apprécié de la population, un village entouré de collines assez douces,
couvertes d’arbres et peuplées de singes. L’air sent bon, il y a des
ruisseaux, c’est la montagne japonaise. Avant de partir ce matin, je
suis allée voir un très ancien marché aux puces, et j’ai été charmée par
l’ambiance. Il y avait littéralement à boire et à manger. A voir et à
prier également. De l’encens qui brûle en plein air, le thé vert dans
toutes ses qualités, des friandises, du poisson sec, et la partie principale
valant une visite dans un musée, avec des antiquités de tous genres.
J’admire les étoffes indigo, bleu foncé presque noir, avec des dessins
blancs, tellement simples et rigoureuses et tellement raffinées à la fois.
C’est de ces deux couleurs que sont imprimés les yukatas, kimonos légers en
coton fournis dans chaque hôtel. Sans l’avoir vu, cela me plaît de penser
que tant de gens trouvent ce vêtement pratique – une sorte de pyjama
national. Arrivée à destination, je
commencerai par la visite d’un temple.
Il faut
monter le long d’un chemin très précis pour y arriver, et mon dîner sera un
cornet de châtaignes. Tout le long de ma promenade, je respire les devantures
de magasins, l’air sent le citron. Il y a des restaurants où on mange assis
à la japonaise, une guitare aigrelette fait concurrence à l’ambiance très
paisible des bruits d’eau. Je me félicite d’être en avant-saison et de
pouvoir déambuler à ma guise. Dans le temple, je marche,
sans souliers comme de coutume, le long d’une sorte de labyrinthe de bois
froid et lisse. J’arrive à un des plus beaux jardins de mousse. Celle-ci est
de toutes nuances de vert, elle a enveloppé probablement des pierres. Il n’y
a, à part une lanterne déjà bien émoussée, pas de ligne droite, pas
d’angle, ce végétal est si doux ! Tout le charme d’un vieux jardin, délicatement entretenu. |