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Le
chemin de la Philosophie, le concombre de mer et le potage aux algues
Ce matin,
j’ai décidé de faire une promenade, une de plus dans cette ville qui se prête
si bien à cette activité. C’est un vrai miracle qu’on ait su préserver
des espaces tels que ceux que je visite. Kyoto est loin d’être une ville-musée,
on le ressent peut-être ainsi si on fait la tournée des temples, mais elle a
aussi des endroits modernes, des artères commerçantes très chic, éclairées
de manière splendide lorsque la nuit tombe, des embouteillages et des millions
d’habitants.
Rien ne me préparait
donc à la découverte du chemin de la Philosophie. On peut s’imaginer un
canal, enjambé de multitudes de petits ponts, des sortes de saules ajoutant à
la sérénité du lieu. Le promeneur a la place de marcher tranquillement, il y
a des maisons, le quartier est habité et paisible. Je rencontre également
plusieurs chats. Je ne suis plus du tout sûre d’être au Japon, ce n’est
pas Venise non plus, peut-être un coin du Nord de l’Europe. A midi, je choisis de m’arrêter dans un petit restaurant qui promet un bon café. Il y a peut-être cinq tables, et encore quelques places au bar. La propriétaire a soigné le décor, ma table a une nappe en dentelle et des feuilles d’automne en papier, bien à l’abri sous un épais plateau de verre. Je commande le même menu que mon voisin, qui semble être de poisson. Grand miracle de ce pays, rien ne sent le poisson, celui-ci étant toujours bien frais. Mon plateau arrive avec une des meilleures tranches de saumon frais que j’aie jamais mangées, la cuisson est parfaite. J’ai d’autres denrées plus étranges à mon menu, en particulier un potage aux algues, au léger goût de thé, et des morceaux de ce que j’imagine, probablement à raison, être du concombre de mer, c’est-à-dire une créature mi-plante mi-animal. J’aime mieux l’idée que c’est une plante, mais je pense plutôt qu’il s’agit d’un animal. Le goût n’étant pas désagréable, je le mange aussi, ainsi qu’une salade d’algues assaisonnée au sésame. |