Japon page 11
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L’espresso du café Mozart

 

J’ai trouvé, tout près de l’endroit où attend le minibus de l’hôtel, un petit bar tout en longueur appelé le café Mozart. Par la vitrine on peut voir les ballets des taxis. Aux heures creuses, il arrive que le chauffeur les époussette avec un immense plumeau. Ces voitures sont non seulement propres, elles brillent comme des miroirs. On voit qu’à l’intérieur les sièges arrières sont garnis de napperons. Toute l’importance qu’on accorde dans ce pays à faire les choses convenablement. A part les taxis, qui s’arrangent le plus poliment possible entre eux, il arrive que le livreur de tofu rende tout le monde mécontent avec sa camionnette. Il reste des heures, et les autres livreurs attendent la place pour aussi décharger des marchandises. C’est une des rares occasions où j’ai vu ici les gens s’énerver.

D’autres fois, cet endroit sert de point de ralliement à une course d’école. Ici, les collégiens portent un uniforme bleu marine, et les filles ont une drôle de silhouette, avec une jupe très courte et d’immenses chaussettes qui leur retombent sur la cheville. Cela leur fait des jambes d’éléphant, et le moins qu’on puisse dire est que cela n’est pas élégant. Mais elles n’ont pas le choix.

Tout le monde attend ainsi, groupé, qu’il se passe quelque chose. C’est une habitude qui se prend vite, ainsi le fait d’avoir attendu le minibus de l’hôtel souvent en compagnie d’autres personnes, a fait qu’au retour à Paris, j’avais tendance à me rapprocher des touristes japonais qui avaient pris le même avion que moi et qui attendaient comme moi que le brouillard se lève.

Pour l’instant, je suis attablée devant un espresso, et j’écoute la musique – les employés sont bercés de musique de Mozart toute la journée. Il y a énormément de fumée, dans ce pays, c’est encore permis.

Je sors attendre le minibus. Une file d’attente se forme. Soudain, une dame déjà assez âgée vient se mettre devant moi. La seconde après, une autre dame, d’un peu le même âge, vient vers la première et lui donne un coup de journal, petit et sec, pour qu’elle retourne à sa place. Courbettes, excuses. Tout est arrangé, nous entrerons dans le bus dans le bon ordre. 

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